La rentabilité d’un investissement dépend avant tout des données financières de l’opération, et notamment des perspectives futures en cas de cession du bien. La fiscalité entre naturellement en ligne de compte même si elle ne doit pas être déterminante dans le choix de l’investissement. Toutefois, elle a un impact non négligeable sur la rentabilité de l’opération, d’où l’intérêt de bien choisir le régime fiscal.
Les revenus locatifs peuvent être soumis à différents régimes d’imposition suivant la nature de la location et le montant des recettes locatives.
Location nue
Les revenus tirés de la location nue de locaux d’habitation ou de locaux professionnels ou industriels relèvent de la catégorie des revenus fonciers.
En deçà d’un certain plafond (15000€), le propriétaire-bailleur relève du régime forfaitaire du micro-foncier.
Au-delà de ce plafond ou sur option, il relève du régime réel des revenus fonciers.
Location meublée de locaux d’habitation
Les revenus tirés de la location meublée relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
En deçà d’un certain plafond (70000€), le propriétaire-bailleur relève du régime forfaitaire de la microentreprise.
Au-delà de ce plafond ou sur option, il relève du régime réel des BIC dans le cadre du statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP).
Remarque : S’il remplit les conditions exigées, l’investisseur peut relever du statut de loueur en meublé professionnel (LMP)
Les plus-values sont toujours soumises au régime des plus-values immobilières privées.
Micro-foncier
Ce système ultra-simplifié de déclaration s’applique automatiquement, sauf option contraire, aux bailleurs qui perçoivent des revenus fonciers inférieurs à un certain plafond. Le plafond est fixé à 15000€ et correspond au total annuel des revenus bruts fonciers encaissés par le foyer fiscal (hors TVA).
Le propriétaire porte le montant brut annuel de ses revenus fonciers sur la case prévue à cet effet sur la déclaration de revenus, et l’administration applique un abattement forfaitaire de 30% pour frais et charges et soumet au barème progressif 70% de ce revenu foncier brut.
Les charges sont donc évaluées forfaitairement à 30% des recettes brutes.
Les propriétaires peuvent toutefois opter pour le régime réel, au moment de la déclaration de revenus. Cette option est renouvelable tacitement chaque année
Régime réel
Le régime réel s’applique de plein droit si les recettes annuelles sont supérieures à 15.000€.
Cependant, il est possible de bénéficier, sur demande, du régime réel même si les recettes sont inférieures à ce montant
Le propriétaire-bailleur déduit de ses recettes brutes l’ensemble des charges liées à la location:
Le bénéfice est soumis au barème progressif ainsi qu’aux prélèvements sociaux au taux prévu pour les revenus du patrimoine.
L’éventuel déficit est imputé sur le revenu global du propriétaire bailleur à hauteur de 10 700 € hors intérêts d’emprunt, l’excédent étant imputé sur les bénéfices des dix années suivantes.
Microentreprise (Micro-BIC)
Le régime micro BIC est un dispositif d’imposition qui est déterminé en fonction des revenus annuels. Sur le plan fiscal, la location meublée est considérée comme une activité commerciale, contrairement à la location nue qui est considérée comme une activité civile.
Le principal atout de ce régime est de pouvoir bénéficier de simplifications comptables et fiscales. On ne peut déduire ni les charges ni les amortissements.
Le plafond est révisable tous les 3 ans, et a été fixe à 70 000€ lors de la dernière révision de janvier 2018. Tant que les recettes locatives annuelles n’excèdent pas ce plafond, le régime micro BIC est applicable de plein droit. Il s’agit d’un abattement forfaitaire de 50% pour les recettes inférieures ou égales à 70 000€. Cet abattement permet ainsi de déterminer la fraction du revenu imposable (et soumis au barème progressif) et est censé couvrir l’ensemble des charges, à savoir :
Si l’ensemble de ces charges représente plus de 50%, le régime micro BIC ne s’avère plus du tout pertinent. Dans ce cas il faut procéder à la levée de l’option fiscale au profit du régime réel simplifié.
Les plus-values de cession du bien relèvent du régime des plus-values immobilières des particuliers (art. 151 septies VII du CGI).
Régime réel
Le régime réel simplifié s’applique de plein droit si les recettes annuelles sont supérieures à 70.000€.
Cependant, il est possible de bénéficier, sur demande, du régime réel même si les recettes sont inférieures à ce montant.
Le propriétaire-bailleur déduit l’ensemble des charges liées à la location :
Il déduit également les amortissements suivants :
Le bénéfice, qui sera soumis à l’impôt sur le revenu dans la tranche d’imposition du propriétaire-bailleur et aux prélèvements sociaux, correspond donc à la différence entre le montant des loyers (encaissés ou non) et les charges et amortissements déductibles. La déduction de l’ensemble de ces charges et amortissement sur les recettes locatives permet de réduire singulièrement la fiscalité.
Si un déficit est généré, il est imputé sur les bénéfices des dix années suivantes (attention, les amortissements ne peuvent pas générer de déficit. En revanche, les amortissements non déduits sont reportables sur les années suivantes sans limitation de durée)
Enfin, les plus-values de cession de locaux d’habitation réalisées par les loueurs en meublé non professionnels relèvent des plus-values des particuliers (art. 151 septies VII du CGI). La plus-value est donc calculée comme si le bien avait été loué nu, sans tenir compte des amortissements pratiqués sur le bien.
Loi Pinel
MIIMO prend en compte les projets Pinel.
Le dispositif Pinel remplace le dispositif Duflot dans le but de l’améliorer. Le but du gouvernement est de développer le financement des particuliers dans le secteur de l’immobilier afin de relancer le secteur tout en augmentant l’offre de logements à louer sur le marché.
Pour bénéficier de la réduction d’impôts, l’investisseur doit acquérir un bien neuf et le louer pendant une période déterminée : 6, 9 ou 12 ans. La réduction d’impôt est, dès lors, proportionnelle à la durée d’engagement : 12, 18 ou 21 %.
Le dispositif Pinel met en place différentes conditions d’éligibilité relatives au logement, à la location et à l’investissement qu’il est nécessaire de respecter pour pouvoir prétendre aux avantages fiscaux annoncés par la loi.
Le logement, pour être éligible au dispositif Pinel, doit respecter les conditions suivantes :
Le bien acquis à travers le dispositif Pinel doit être loué en respectant les conditions suivantes :
Les conditions financières propres au dispositif Pinel pour investir dans le neuf sont les suivantes :
Les zones Pinel sont les zones qui déterminent l’éligibilité d’un programme à la réduction fiscale. Ces zones, encore valables jusqu’en 2021, sont divisées en catégories :
Loi Duflot
Précédant la loi Pinel, le dispositif d’investissement locatif intermédiaire, dit « Duflot » vise les opérations réalisées entre le 1er janvier 2013 et le 31 août 2014.
Les conditions d’éligibilité sont similaires à celles du Pinel, si ce n’est que le taux de la réduction d’impôt est fixé à 18 %. Elle est répartie sur neuf ans qui est la durée de location minimale.
MIIMO prend en compte les projets Duflot.
Loi Denormandie
MIIMO prend en compte les projets Denormandie.
La loi Denormandie est issue de l’extension de la réduction d’impôt Pinel pour favoriser la revitalisation des villes.
L’investissement en Denormandie s’opère dans le cadre de l’acquisition de logements anciens nécessitant d’importants travaux de rénovation avant leur mise en location. Des réductions d’impôts sont accordées pour la réalisation des travaux et selon la durée de location des biens.
L’objectif de la loi est d’améliorer la qualité du parc immobilier Français et de répondre à la demande locative dans les centres villes.