Manuel MIIMO

L'essentiel de la finance pour décider

Régimes fiscaux

La rentabilité d’un investissement dépend avant tout des données financières de l’opération, et notamment des perspectives futures en cas de cession du bien. La fiscalité entre naturellement en ligne de compte même si elle ne doit pas être déterminante dans le choix de l’investissement. Toutefois, elle a un impact non négligeable sur la rentabilité de l’opération, d’où l’intérêt de bien choisir le régime fiscal.

Les catégories d’imposition

Les revenus locatifs peuvent être soumis à différents régimes d’imposition suivant la nature de la location et le montant des recettes locatives.

  • Location nue

Les revenus tirés de la location nue de locaux d’habitation ou de locaux professionnels ou industriels relèvent de la catégorie des revenus fonciers. 

En deçà d’un certain plafond (15000€), le propriétaire-bailleur relève du régime forfaitaire du micro-foncier. 

Au-delà de ce plafond ou sur option, il relève du régime réel des revenus fonciers. 

  • Location meublée de locaux d’habitation

Les revenus tirés de la location meublée relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).

En deçà d’un certain plafond (70000€), le propriétaire-bailleur relève du régime forfaitaire de la microentreprise.

Au-delà de ce plafond ou sur option, il relève du régime réel des BIC dans le cadre du statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP).

Remarque : S’il remplit les conditions exigées, l’investisseur peut relever du statut de loueur en meublé professionnel (LMP)

Revenus fonciers

Les plus-values sont toujours soumises au régime des plus-values immobilières privées.

  • Micro-foncier

Ce système ultra-simplifié de déclaration s’applique automatiquement, sauf option contraire, aux bailleurs qui perçoivent des revenus fonciers inférieurs à un certain plafond. Le plafond est fixé à 15000€ et correspond au total annuel des revenus bruts fonciers encaissés par le foyer fiscal (hors TVA).

Le propriétaire porte le montant brut annuel de ses revenus fonciers sur la case prévue à cet effet sur la déclaration de revenus, et l’administration applique un abattement forfaitaire de 30% pour frais et charges et soumet au barème progressif 70% de ce revenu foncier brut.

Les charges sont donc évaluées forfaitairement à 30% des recettes brutes.

Les propriétaires peuvent toutefois opter pour le régime réel, au moment de la déclaration de revenus. Cette option est renouvelable tacitement chaque année

  • Régime réel

Le régime réel s’applique de plein droit si les recettes annuelles sont supérieures à 15.000€.

Cependant, il est possible de bénéficier, sur demande, du régime réel même si les recettes sont inférieures à ce montant

Le propriétaire-bailleur déduit de ses recettes brutes l’ensemble des charges liées à la location:

    • Le coût des travaux d’amélioration, d’entretien et de réparation,
    • Les primes d’assurance,
    • Les impôts et taxes,
    • Les frais de gestion,
    • Les intérêts de l’éventuel emprunt souscrit pour acquérir le bien (ou pour payer les droits de mutation pour un bien reçu en héritage ou par donation).

Le bénéfice est soumis au barème progressif ainsi qu’aux prélèvements sociaux au taux prévu pour les revenus du patrimoine.

L’éventuel déficit est imputé sur le revenu global du propriétaire bailleur à hauteur de 10 700 € hors intérêts d’emprunt, l’excédent étant imputé sur les bénéfices des dix années suivantes.

Bénéfices industriels et commerciaux

  • Microentreprise (Micro-BIC)

Le régime micro BIC est un dispositif d’imposition qui est déterminé en fonction des revenus annuels. Sur le plan fiscal, la location meublée est considérée comme une activité commerciale, contrairement à la location nue qui est considérée comme une activité civile.

Le principal atout de ce régime est de pouvoir bénéficier de simplifications comptables et fiscales. On ne peut déduire ni les charges ni les amortissements.

Le plafond est révisable tous les 3 ans, et a été fixe à 70 000€ lors de la dernière révision de janvier 2018. Tant que les recettes locatives annuelles n’excèdent pas ce plafond, le régime micro BIC est applicable de plein droit. Il s’agit d’un abattement forfaitaire de 50% pour les recettes inférieures ou égales à 70 000€. Cet abattement permet ainsi de déterminer la fraction du revenu imposable (et soumis au barème progressif) et est censé couvrir l’ensemble des charges, à savoir :

    • Les charges de copropriété,
    • La taxe foncière,
    • Les frais de gestion,
    • Les travaux effectués,

Si l’ensemble de ces charges représente plus de 50%, le régime micro BIC ne s’avère plus du tout pertinent. Dans ce cas il faut procéder à la levée de l’option fiscale au profit du régime réel simplifié.

Les plus-values de cession du bien relèvent du régime des plus-values immobilières des particuliers (art. 151 septies VII du CGI).

  • Régime réel

Le régime réel simplifié s’applique de plein droit si les recettes annuelles sont supérieures à 70.000€.

Cependant, il est possible de bénéficier, sur demande, du régime réel même si les recettes sont inférieures à ce montant. 

Le propriétaire-bailleur déduit l’ensemble des charges liées à la location :

    • Les intérêts d’emprunt (majorés des frais de dossiers la première année suivant l’investissement),
    • La taxe foncière,
    • La CET (Contribution Économique et Territoriale),
    • Les primes d’assurance,
    • Les honoraires versés à des tiers pour la gestion du bien loué : agence location, administrateur de biens, comptable
    • Les achats : petits matériels d’une valeur inférieure à 500€, fournitures,
    • Les dépenses d’entretien et de réparation : nettoyage, entretien des espaces verts, petits travaux,
    • Les dépenses de personnels : salaires et charges sociales,
    • Les frais de gestion courante : frais postaux, téléphone, internet,
    • Les frais de procédure : honoraires d’avocat en cas de litige avec un locataire par exemple,
    • Les cotisations sociales payées par les loueurs professionnels (LMP),
    • Les frais liés à la consommation d’énergie : eau, électricité, gaz,
    • Les amortissements (immeuble hors terrain, mobilier et matériel) à condition que le bien loué soit inscrit à l’actif du bilan,
    • Les provisions pour risques (ex : risque d’impayés) à condition que le bien loué soit inscrit à l’actif du bilan,
    • Les frais d’acquisition (notaire, ingénierie, droits d’enregistrement, honoraires d’agence…) peuvent être soit déductibles soit amortissables.

Il déduit également les amortissements suivants : 

    • L’amortissement des locaux,
    • L’amortissement du matériel et du mobilier,
    • L’amortissement des travaux de construction, reconstruction, agrandissement et amélioration.

Le bénéfice, qui sera soumis à l’impôt sur le revenu dans la tranche d’imposition du propriétaire-bailleur et aux prélèvements sociaux, correspond donc à la différence entre le montant des loyers (encaissés ou non) et les charges et amortissements déductibles. La déduction de l’ensemble de ces charges et amortissement sur les recettes locatives permet de réduire singulièrement la fiscalité.

Si un déficit est généré, il est imputé sur les bénéfices des dix années suivantes (attention, les amortissements ne peuvent pas générer de déficit. En revanche, les amortissements non déduits sont reportables sur les années suivantes sans limitation de durée)

Enfin, les plus-values de cession de locaux d’habitation réalisées par les loueurs en meublé non professionnels relèvent des plus-values des particuliers (art. 151 septies VII du CGI). La plus-value est donc calculée comme si le bien avait été loué nu, sans tenir compte des amortissements pratiqués sur le bien. 

 Les régimes de défiscalisation

  • Loi Pinel

MIIMO prend en compte les projets Pinel.

Le dispositif Pinel remplace le dispositif Duflot dans le but de l’améliorer. Le but du gouvernement est de développer le financement des particuliers dans le secteur de l’immobilier afin de relancer le secteur tout en augmentant l’offre de logements à louer sur le marché.

Pour bénéficier de la réduction d’impôts, l’investisseur doit acquérir un bien neuf et le louer pendant une période déterminée : 6, 9 ou 12 ans. La réduction d’impôt est, dès lors, proportionnelle à la durée d’engagement : 12, 18 ou 21 %.

Le dispositif Pinel met en place différentes conditions d’éligibilité relatives au logement, à la location et à l’investissement qu’il est nécessaire de respecter pour pouvoir prétendre aux avantages fiscaux annoncés par la loi.

    • Le logement :

Le logement, pour être éligible au dispositif Pinel, doit respecter les conditions suivantes :

    • Être neuf ou rénové (voir loi Pinel ancien)
    • Être acquis en l’état futur d’achèvement
    • Bénéficier du label BBC 2005 ou respecter la réglementation thermique (RT 2012)
    • Être achevé dans les 30 mois suivant la Déclaration d’Ouverture de Chantier
    • Être loué dans les 12 mois suivant la remise des clés
    • La location :

Le bien acquis à travers le dispositif Pinel doit être loué en respectant les conditions suivantes :

    • Location Pinel du bien sur la période d’engagement : 6, 9 ou 12 ans
    • Location en qualité de résidence principale
    • Location non meublée
    • Définition du loyer en raison des plafonds de loyers établis selon les zones Pinel
    • L’Investissement :

Les conditions financières propres au dispositif Pinel pour investir dans le neuf sont les suivantes :

    •  L’investissement ne doit pas dépasser la somme de 300 000 €
    • L’investissement doit être de 5 500 € par m² maximum
    • Les investissements sont limités à 2 par an, dans la limite des 300 000€
    • La réduction d’impôts est incluse dans le plafond des niches fiscales limitées à 10 000 € par an et par foyer
    • La réduction d’impôts ne peut être reportée d’une année à l’autre
    • Les zones Pinel

Les zones Pinel sont les zones qui déterminent l’éligibilité d’un programme à la réduction fiscale. Ces zones, encore valables jusqu’en 2021, sont divisées en catégories :

    • Zone A Bis : Paris et sa proche banlieue
    • Zone A : reste de la banlieue Parisienne
    • Zone B1 : grandes agglomérations françaises, supérieures à 250 000 habitants, certaines villes du littoral et de la Corse
    • Zone B2 : communes allant de 50 000 habitants à 250 000 habitants
    • Zone C : le reste du territoire
  • Loi Duflot

Précédant la loi Pinel, le dispositif d’investissement locatif intermédiaire, dit « Duflot » vise les opérations réalisées entre le 1er janvier 2013 et le 31 août 2014.

Les conditions d’éligibilité sont similaires à celles du Pinel, si ce n’est que le taux de la réduction d’impôt est fixé à 18 %. Elle est répartie sur neuf ans qui est la durée de location minimale.

MIIMO prend en compte les projets Duflot.

  • Loi Denormandie

MIIMO prend en compte les projets Denormandie.

La loi Denormandie est issue de l’extension de la réduction d’impôt Pinel pour favoriser la revitalisation des villes.

L’investissement en Denormandie s’opère dans le cadre de l’acquisition de logements anciens nécessitant d’importants travaux de rénovation avant leur mise en location. Des réductions d’impôts sont accordées pour la réalisation des travaux et selon la durée de location des biens.

L’objectif de la loi est d’améliorer la qualité du parc immobilier Français et de répondre à la demande locative dans les centres villes.

    • Acquisition d’un logement ancien (1er Janvier 2019 – 31 décembre 2021)
    • Réalisation de travaux de rénovation représentant au moins 25% du coût total de l’opération (limite de 300 000 €)
    • Les travaux devront être réalisés et facturés par une entreprise 
    • Le logement doit se situer dans l’une des 245 villes Françaises bénéficiaires du Plan Action Cœur de Ville ou ayant signé une Opération de Revitalisation de leur Territoire (ORT).
    • Les réductions d’impôts sont identiques à celles du Pinel, avec les mêmes durées de location associées (6, 9 et 12 ans)